Sénescence

J'ai évoqué, dans mon post précédent, le cumul des mandats (entre mandat local et national, voire deux mandats d'exécutifs locaux).

J'aurais pu y rajouter le cumul des mandats dans le temps.

Certains élus ont ainsi l'ambition de Molière, de mourir sur scène (un peu comme Georges Frêche, il y a quelque mois).

L'illustration la plus récente est bien entendu la réelection du Président du conseil Général des Vosges, au bénéfice de l'âge, contre un "jeunot " de 62 ans; il est vrai que l'impétrant a 21 années de plus ...

Il n'est nulle question ici de faire un portrait à charge de Monsieur Poncelet, tout au plus une épitaphe plutôt qu'une hagiographie !

Il a été un grand président de département, soucieux de le désenclaver et de lui redonner une image de marque positive, après les désastres de la crise du textile et de l'affaire " Gregory" , et il y est, je pense, assez bien parvenu.

Ce fut aussi un bon maire, qui a su profiter de son sens du relationnel au delà des clivages, pour défendre la cité des Chanoinesses; le bon peuple romarimontain en a d'ailleurs été reconnaissant, car il lui a toujours donné des élections de maréchal.

Mais c'est aussi un homme du passé, un des derniers représentants d'une certaine façon de faire de la politique, où l'empathie, la proximité, la disponibilité se transformait parfois en démagogie voire en clientélisme; les personnes âgées, qui étaient une de ses cibles et coeurs d'électorat étant particulièrement redevable de ses bonnes manières; où le relationnel et le sens de l'amitié se muait en copinage ou en échange d'ascenseurs.

C'est aussi un chef (local) de parti qui s'est pratiquement faché avec tous ses successeurs réels et supposés, et qui, en consolation après plusieurs mandats plus qu'honorables, obtient en guise de dernier (et encore, ce n'est pas sur) viatique, une petite élection par la plus petite des marges, par la plus étroite des majorités, par la plus mince des légitimités...

Il ya quelque chose de gâchis dans cette élection et je ne peux m'empêcher de penser qu'il aurait mieux fait d'abandonner en 2008, son mandat local en même temps que son mandat de Président du Sénat, en pleine gloire.