Cartes postales

Chaque an

 

Chaque année, la même cérémonie se reproduit.

 

Il faut, tout d’abord choisir, avec sérieux et mesure, les petits rectangles de carton qui

accueilleront la  prose estivale ….

 

Les tentations ont grandes et les écoles différentes : paysages lumineux de Bretagne ou de

Provence, recettes de cuisine et natures mortes ; cartes « Souvenir de … » où des petites

vignettes tentent de résumer un terroir, un littoral, un pays ; enfin, malheureusement, certains

leur préfèrent les plaisanteries vulgaires et salaces de certaines cartes, propres à égayer le

vacancier médiocre, entre partie de boules et jeux de ballons….

 

Puis, une fois choisies les précieuses icones, vient le temps de la composition.

 

Pour certaines cartes, les obligées, celles que l’on envoie par devoir ou par convention ; les

lignes sont brèves, le message creux, les informations sans intérêt.

 

D’autres sont déjà plus travaillées, l’apprenti écrivain s’essaye içi à un peu d’humour, ailleurs

à une allusion, perfide ou personnelle ….

 

Les dernières, enfin, relèvent presque de l’oeuvre d’art, en vers, riches en descriptions ou en

références, maîtrise de concision ou d’emphase assumée, pastiches ou compositions

originales, elles rejoignent au Panthéon de l’éphémère en littérature  les correspondances

amoureuses, les guerres épistolaires, les hymnes en amitié….

 

Dernière étape du rituel : déposer la prècieuse missive dans son coffret jaune, en plein cœur

de la jungle urbaine ou au détour d’une route de montagne, au fond d’un vallon…. et attendre

la réception de cette bouteille  à la mer par le destinataire.

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