Dramelet

Publié le par Fred

Encore un petit texte inspiré d'une scène que j'ai réellement observée lors de la fameuse "Corrida des Abbesses" 

 

" La course battait son plein, les épreuves se succédaient, et après les collégiens, les sportifs du dimanche et les amateurs éclairés s’apprêtaient à en découdre sur les trois tours du circuit.

 

La course battait son plein et elle restait seule, ou à peine, une femme (sœur, mère, tante, amie) lui prenait en effet le bras ; seule à pleurer toutes les larmes de son corps, à ne pas retenir ses pleurs, à se libérer, se délivrer de sa peine, de sa tristesse ou de sa déception.

 

On ne saura pas la raison de son tourment, a-t-elle récolté une blessure de guerre à ainsi arpenter les pavés luisants, est-elle tout simplement fort marrie de sa place, de son résultat ou de son chrono, ou subit-elle une douleur plus grande, un chagrin d’amour par exemple, certains soupirants choisissant parfois le mauvais moment, peut-être la mauvaise formule pour rompre et mettre à bas quelques jours, semaines ou mois de passions ?

 

On ne saura donc pas pourquoi elle pleure ; il s’agit certainement d’un dramelet, d’un presque-rien, d’un chagrin de l’enfant qu’elle n’est déjà plus . Nous sommes d’ailleurs peu à lui porter attention, captivée qu’est la foule par cette compétition. Il ne s’agit même pas ici d’indifférence, mais de clairvoyance, d’invisibilité ou de transparence.

 

Nous sommes peu, et pourtant si impuissants, nous n’allons quand même pas la prendre par l’épaule et l’inviter à s’épancher, il y a même un je-ne-sais-quoi d’indécent à la regarder pleurer.

 

 

Alors, mes yeux se détournent vers la course, vers les commentaires enfiévrés du commentateur, et je consacrerais quelques lignes, quelques mots, quelques phrases à se souvenir ou à évoquer par ces mots le souvenir de cette scène"  …..

Publié dans Essais littéraires

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article