A l'enfant qui va naître

Tu verras, petit, ce que le monde nous réserve …..

 

Tu entendras, tout d’abord, les sourires émerveillés, les larmes d’impudeur, les douces révolutions que ton arrivée, petit galopin, aura entraînés .

 

Puis nous t’offrirons des bonheurs musicaux, des plaisirs partagés ; ta maman t’expliquera patiemment la vie, et moi, je t’emmènerais écouter les fastes lyriques ou la douce mélodie des complaintes allemandes.

 

Quand viendra l’heure de l’école, à l’instant où on se sépare devant la grande porte, le plus ému - le sais-tu ? -, ce sera moi. Les petites merveilles, dessins ou sculptures en pâte à modeler que, pour la fête des mères ou des papas, tu feras ; nous les garderons précieusement, dans un coin du grenier et de notre mémoire.

Mais le plus beau cadeau restera celui de ton sourire et de ta mine inquiète, comme si tout l’amour que tu y avais mis, ne pouvait seul, suffire.

 

Tu verras, mon enfant, comment chaque année, nos visages se creuseront, comment chacune de tes aventures nous offrira nos plus belles rides.

Tu verras, petit, que chaque moment vécu ensemble est un pur trésor, un souvenir inestimable et que longtemps, longtemps après, tu en découvriras seulement le prix . 

 

 

Et puis, tu partiras, et puis nous nous fâcherons pour un rien, un malentendu ou un regard de trop ( il fallait de toute façon, que tu puisses vivre ta vie, que tu puisses tracer ton chemin, en te cognant aux ronces et aux soucis), et puis, un jour, tu te marieras.

Les liens, timidement, se renoueront ; lentement, nous nous réconcilierons.

Alors, tu apprendras, ma fille, alors, tu comprendras, mon fils, que « Merci » est le plus beau mot  et parmi les plus difficiles à dire à son père.

 

Et puis.

 

Et puis, un jour, tu tiendras le même discours et je pourrais partir….

 

Viens vite, nous t’attendons.

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