Démocratie participative

Publié le par Fred

L'actualité sociale et politique a beau être riche,  elle a  comme un  air de déjà vu, comme disent nos amis américains.

Aussi, je ne m'étendrais pas sur le conflit social des  cheminots, et traminots de la  RATP.  Même si pour  ma part, je préfére  d'autres moyens d'action (comme la gratuité  des  transports, par exemple), j'en conçois  les motivations :  méthode de réforme à la hussarde  du gouvernement (et ce bien que, tous, PS compris, concédent que les régimes spéciaux doivent être repensés), sentiment anti-fonction publique et anti-privilégiés latent dans la société française et les médias (alors qu'il est vrai que les trains roulent jour et nuit, 7 jours sur 7, dimanche, jours fériés et 01er mai compris)... 

Il y a par contre un mouvement que je ne  comprends pas : c'est celui des étudiants. Voilà une réforme dont tout le monde  dit qu'elle est nécessaire, qui a été  vôtée  régulièrement  après, de surcroît, une concertation relativement  longue et  qui a tenu compte d'arguments des principaux syndicats, dont l'UNEF (sans toutefois donner  suite à la totalité de leurs revendications, mais le rôle du politique est aussi de trancher) et qui provoque , comme désormais chaque année, blocages, manifs et autres  emportements juvéniles.

Pas besoin d'être  grand clerc pour comprendre qu'il s'agit  de nos amis d'extrême gauche, nos  gardes rouges,  les fils de  bourges ou de  profs , qui tenaient la cafét de la fac de lettres (invivable car enfumée),  les nervis qui retriplaient leur  première année, s'essayant qui  à la sociologie, qui  aux lettres  modernes, qui  à la géographie, et qui soutenaient des régimes aussi démocratiques  que la  Palestine, Cuba  ou  le  Nicaragua  de Daniel  Ortega.
Ils sont à ce point soucieux de respect des régles essentielles de démocratie qu'ils refusent tout vote à bulletins secrets, estimant que la seule légitimité réside dans le vote à main levée (de toute façon, si comme à Rennes, l'AG décide d'aller contre leur volonté de blocage, ils refusent le résultat du vote ...)

Ces démocrates oublient qu'en France, jusqu'à preuve du contraire, la souveraineté est nationale et non populaire (les constitutionnalistes apprécieront). Ils omettent également de comprendre que les premières victimes de cet entétement, ce sont eux, les étudiants, et principalement ceux qui sont obligés de travailler  pour financer les études et pas ces fils à papa qui assument les études du rejeton en révolution prolétarienne...

On a d'ailleurs vu les dérives d'un excés de participation des citoyens, en Suisse alémanique (zarbi, je compte sur toi pour me confirmer ) où les votations ont fait en sorte que le droit de vote aux femmes n'a été accordé que dans les années 70 dans les cantons montagnards des Appenzell.

J'ai d'ailleurs eu une autre illustration des limites de la démocratie participative. J'ai assisté à une réunion publique dans ma commune de résidence; et les interrogations de mes concitoyens volaient très haut : stationnement interdit, pertinence de sens unique, réparation de lampes d'éclairage public, et même, sans mentir, difficulté à lire l'affichage municipal. Par contre, peu de questions sur le PLU, sur la fiscalité, les gros travaux en cours et les projets du prochain mandat.. Il fallait tout l'humour du maire pour dépasser ces viles contingences et répondre sans s'énerver aux questions du bas peuple....

J'aurais voulu parler également de l'avenir tumultueux de la Belgique, déjà évoqué dans un vieux post. Tout le monde connaît notre amour pour ce pays, souvent plus démocratique et aux médias souvent ironiques, critiques et ne dédaignant pas l'autocritique. Les Flamands, que Grand Jacques appelait Flaminguants, "nazis pendant les guerres et catholiques entre elles" veulent vivre leur vie et paralysent, là aussi avec des moyens aussi démocratiques que l'intimidation ou les manifestations, le fonctionnement des institutions.

Mais un reportage vu récemment au JT de France 2 m'a toutefois redonné espoir: il évoquait le retour du sentiment national belge et le refus de certains de voir mourir la patrie de Tintin, Simenon et d'Annie Cordy.... La solution viendra peut-être, une fois n'est pas coutume, de la base .....



Publié dans Politique

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C
Bonjour...je viens de me promener sur ton blog...Pour  discuter régulièrement avec "un réfugié belge", venant moi même des Flandres... Hum  ça va être dur dur...La Flandre appartient aux 30 régions les + riches de l'Union Européenne, le chômage est à 6.5%, le PIB par habitant dépasse les 23%.de la moy europ. De l'autre côté la Wallonie le contraste est cruel : PIB 10% inférieur à la moyenne des 27, taux de chômage + 15%...Lassée de ces promesses de redressement, la population flamande estime que la Wallonie lui coûte trop cher. Un élan autonomiste qui s'amplifie (début il y a 20 ans déjà)...Bruxelles va mal...alors y aura t-il une fin...Oups Bruxelles alors perdrait son titre et rôle de capitale européenne, avec des conséquences aussi désatreuses pour la Flandre....
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F
Le pire c'est qu'au XIXème siècle, c'était  l'inverse, la riche Wallonie minière et ouvrière financait la Flandre agricole et moins développée. Je reste toutefois confiant en l'avenir de la Belgique, au vu des manifestations de soutien de la nation belge à son pays. Et puis,  à l'heure de l'europe, ce n'est pas un peu dépassé, ces querelles clochemerlesques ?
P
peut etre vais je te surprendre mais je suis totalement d'accord avec toi !D'abord le terme grève m'ennuie parce que le droit de grève reconnu comme constitutionnelle par le préambule de 1946 ( et je souhaite qu'il le reste sans restriction!!) ne concerne que ceux qui travaille. Quand on sait que juilliard membre du PS euh de l'unef (lapsus vraiment?)   lui même avait participé a la réforme . Le seul point qui pose problème est le transfert de moyens . il n'est pas mince ce problème mais laisson le bénéfice du doute a la ministre (que j'execre par aillleurs) Comme tu le dis, ces gens ont une conception personnelle de la democratie. Et il faut se mefier d'une opinion publique parfois .La peine de mort serait elle abolie si on l'avait suivie ?La belgique surviait elle si c'est  l'opinion publique flamande voire française qui décidait .Heuresement dans ce petit pays qui a l'intelligence de laisser croire qu'ils sont idiots, les corps constitués et les contre pouvoirs fonctionnent encore et l'espoir demeurent.
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F
Tu ne me surprends guère, finalement et ta comparaison est fnalement assez juste. Méfions nous de l'opinion publique; elle est (toujours) favorable à la peine de mort, elle privilégie Bush à Kerry ou Gore aux Etats-UNis, elle veut plus de culture mais écoute les Grosses Têtes