Jardins de Pierre

Publié le par Fred

J'ai toujours été fasciné par les cimetières, ces jardins de pierre , pour reprendre l'expression tirée d'un film de Coppola, je  crois. Ces alignements de pierres tombales , ou de tiroirs funéraires,dans lesquels  chacun est  amené fatalement  à  finir , le riche comme le  pauvre,  le notaire comme l'ouvrier,  décelent parfois  bien des trésors,  cénotaphes baroques ou caveaux grandiloquents... (à découvrir par exemple sur www.pere-lachaise.com/)
Il est d'ailleurs à noter que l'usage de la pierre tombale semble circonscrite à la religion catholique, nos amis d'outre-rhin, protestants pour la majorité, transformant les tombes de leurs ancêtres ou de leurs aïeuls en jardinets fleuris et en concours de plantations..... 

Je ne suis pas assez féru en ethnologie ou en sociologie pour me frotter aux ouvrages de Marc Abéles, le grand spécialiste des rites funéraires ou de Claude Levi-Strauss, mais il y aurait beaucoup à dire sur les différentes appréhensions du deuil dans les différentes cultures, civilisations et autres religions....

Malgré tout, et bien que ne fréquentant guère les cimetières, ayant jusqu'à ce jour eu la chance de connaître peu voire pas de deuils lourds et oppressant, je ressens une peur diffuse, comme je le suppose chacun d'entre nous, de la mort . De sa propre mort, bien sur, et chacun aspire, je pense, à mourir dans son sommeil ou dans les bras de l'être aimé; mais plus encore, peur de la mort d'un de ses proches, parents, époux, enfants, voire bébés (la peur la plus atroce, et je me demande  comment se relever après une telle souffrance, indicible....); peur de la mort violente ou de la lente agonie......

Ainsi, malgré la qualité de cette série, j'ai rapidement cessé de regarder "Six feet under", chaque épisode débutant par une mort d'un futur client de la famille Miller, des plus cocasses aux plus atroces.... J'étais par trop mal à l'aise.

Alors en ce jour des morts, les familles visitent leurs grands anciens, en guise de conjuration du malheur, comme les Romains avaient leurs dieux Lares, les chrysanthèmes fleurissent et le ciel se colore de bleu, pour ponctuer la morosité grise des jours de novembre par un clin d'oeil d'espoir

Publié dans Du ressort de l'intime

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article