Un crime
Le fait divers qui a frappé ma commune a marqué durablement l'ambiance du village. Je ne l'ai pas vécu directement (au contraire des élus et de mes collègues de la mairie), étant absent samedi matin, qui vit le dénouement du drame .
J'ai donc appréhendé cette histoire en spectateur, avec les réserves toutefois que les lieux montrés à la télé, les visages croisés sur les petites lucarnes me sont bien sûr des plus familiers....
Sans y participer directement, j'ai assisté aux réunions mettant en place les cellules psychologiques, l'implication des associations des parents d'élèves, des psychologues, de l'éducation nationale, du maire et des adjoints (on ne dira jamais assez leur rôle, et la relative impuissance à mettre en place de telles structures; de tels événements n'arrivant que de manière très exceptionnelle, heureusement, dans une commune comme la nôtre).
Je n'insisterais bien sûr pas sur le manque de conscience et d'éthique de certains journalistes qui ne répugnent pas à susciter la polémique, à provoquer les colères, à solliciter des réactions de la population (notamment une grande station de radio, basée au Luxembourg, dont un des sbires fut un des protagonistes les moins ragoûtants de l'affaire Grégory)
L'autre élément frappant, c'est de voir comment se conduit la masse, la populace dans tout ce qu'il ya de plus abject, celle que l'on retrouvait vitupérant à Outreau, Lépanges ou Moulins Engilbert, les uns réclamant à grands cris le retour de la peine de mort, les autres paradant devant les écrans, dissimulant à peine derrière une douleur simulée, leur goût malsain du sang, bien éloignée d'ailleurs des manifestations spontanées des copains de classe de l'enfant, ou de la calme dignité du père.
A l'heure de conclure cette note, d'une analyse presque froidement clinique, je m'aperçois que je n'ai guère parlé de l'affaire, ni même évoqué le souvenir du pauvre gosse. C'est que les mots sont une richesse difficile à manier, et qu'il est impossible d'évoquer un tel crime, sans tomber dans le pathos ni dans le lyrique .
J'ai donc appréhendé cette histoire en spectateur, avec les réserves toutefois que les lieux montrés à la télé, les visages croisés sur les petites lucarnes me sont bien sûr des plus familiers....
Sans y participer directement, j'ai assisté aux réunions mettant en place les cellules psychologiques, l'implication des associations des parents d'élèves, des psychologues, de l'éducation nationale, du maire et des adjoints (on ne dira jamais assez leur rôle, et la relative impuissance à mettre en place de telles structures; de tels événements n'arrivant que de manière très exceptionnelle, heureusement, dans une commune comme la nôtre).
Je n'insisterais bien sûr pas sur le manque de conscience et d'éthique de certains journalistes qui ne répugnent pas à susciter la polémique, à provoquer les colères, à solliciter des réactions de la population (notamment une grande station de radio, basée au Luxembourg, dont un des sbires fut un des protagonistes les moins ragoûtants de l'affaire Grégory)
L'autre élément frappant, c'est de voir comment se conduit la masse, la populace dans tout ce qu'il ya de plus abject, celle que l'on retrouvait vitupérant à Outreau, Lépanges ou Moulins Engilbert, les uns réclamant à grands cris le retour de la peine de mort, les autres paradant devant les écrans, dissimulant à peine derrière une douleur simulée, leur goût malsain du sang, bien éloignée d'ailleurs des manifestations spontanées des copains de classe de l'enfant, ou de la calme dignité du père.
A l'heure de conclure cette note, d'une analyse presque froidement clinique, je m'aperçois que je n'ai guère parlé de l'affaire, ni même évoqué le souvenir du pauvre gosse. C'est que les mots sont une richesse difficile à manier, et qu'il est impossible d'évoquer un tel crime, sans tomber dans le pathos ni dans le lyrique .