Conservateur assumé

Publié le par Fred

 

Parmi les grandes vedettes de la chanson, c’est certainement celui qui a plus mauvaise presse,

 

Si on regarde Johnny avec un mélange d’ironie et de condescendance, si la déchéance de Renaud ou la retraite anticipée de Goldman peuvent désoler, Michel Sardou apparaît bien, depuis le décès électrisant de Clo-Clo, comme le chanteur mal aimé.

 

Il est vrai que son apparence et son attitude, souvent fermée, que son cruel manque d’humour et surtout son conservatisme (d’aucuns diraient qu’il est franchement réactionnaire) exprimé dans ses chansons dont le tristement célèbre « Je suis pour » y sont pour beaucoup,

 

Pourtant, qui n’a jamais fredonné une chanson qu’il avait interprété dans les années 70/80, ses plus fastes ? Qui n’a jamais dansé la gigue sur « Les Lacs du Connemara « ? Qui oserait nier qu’il a écrit de superbes chansons d’amour : « Je vais t’aimer », « Et mourir de plaisir » , ou d’hommage à ses parents : « Une fille aux yeux clairs «  , et ma préférée « Je vole », l’histoire d’un départ du bercail, d’un aller sans retour ?

 

Bien entendu, il a chanté la politique, célébré une certaine vision de la France, parfois franchouillarde ( « J’Habite en France », « La Java de Broadway », « Les Bals populaires », « Ils ont le pétrole »), parfois emplie de fierté ( « Le France », « Les Deux écoles »), il s’est permis de donner son avis sur le monde arabe (« Musulmanes » ), le communisme qu’il regarde avec un œil à la fois critique et bienveillant « Vladimir Illitch », l ‘Armée, l’école,

 

Chez lui, les femmes sont mamans et putains, même si il clame son amour de celle des années 80, à la fois poète et mannequin,,,

 

Ce qu’on retient, à mon avis de Sardou, ce ne sont pas les paroles, souvent provocatrices, peu poétiques par la forme, comme celles de Brel ou Brassens, ce n’est pas non plus la voix comme Aznavour, ou Piaf, ce sont surtout les arrangements puissants, parfois mélodramatiques qui accrochent, Sardou, c’est un peu le Malher, le berlioz, les plus cruels diraient le Meyerbeer de la variété, grandiloquent et parfois « pompier » mais dont les airs ne s’oublient guère et qui atteint finalement son but : marquer le plus grand nombre !

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Ma discothèque

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