Dictionnaire (non)académique

Publié le par Fred

Ma dernière excursion à l'étranger, comme à son d'habitude,  a été particulièrement riche en ouvrages de référence ..
J'ai ainsi emprunté deux dictionnaires, qui sont tout sauf traditionnels et conformistes, le " Dictionnaire amoureux du Tour de France " de Christian Laborde dans l'excellente collection Plon du même nom (après l'opéra, les héros et donc le Tour de France, je vais prochainement m'attaquer au judaïsme et aux langues) et chez le même éditeur (où est d'ailleurs paru le pamphlet "Abus de pouvoir " dont j'aurais certainement l'occasion de parler bientôt) le "Dictionnaire incorrect " de mon  Maître à penser Jean-François Kahn .

Ces deux ouvrages ont les mêmes vertus . L'un comme l'autre se composent de notices à la taille variable, allant de deux lignes à quatre pages, les définitions du dictionnaire kahnien se composant tantôt de calembours, parfois drôles, d'articles dignes d'un dictionnaire philosophique, de saillies mordantes ou ironiques, de plaisanteries de garçon de bain et de raccourcis cruels; le dictionnaire amoureux faisant appel tantôt aux souvenirs personnels de l'auteur, tantôt à ses grands devanciers en matière d'écriture cycliste, les Blondin, les Chany, les Goddet, tantôt à des anecdotes savoureuses.

L'un et l'autre n'hésitent pas à ressusciter et à sortir de l'oubli des figures oubliés : Billaud-Varenne et Françis Campaner, Ferdinand Lop et Roger Hassenforder (le préféré de mon papa ).

Engagés, ils sont l'un et l'autre entièrement politiquement incorrects et s'assumant comme tel, Laborde défendant les Anquetil, Bobet et surtout Lance Armstrong, JFK pourfendant comme à son habitude les libéraux-libertaires, les papes de l'ultra libéralisme et de la pensée unique, les idées courtes et le prêt-à-penser, souvent à contre-courant, toujours à contre-pied.

Au delà des aspects humoristiques, une large place est faite à la définition de ce fameux centrisme révolutionnaire .
Rappelons qu'ici, le sens de " révolution" est bien celui de "changement de centralité", car comme la révolution conservatrice remettait le profit et l'homo oeconomicus au coeur du système, comme la révolution écologique entend y mettre la terre et la nature, le centrisme révolutionnaire est bien la volonté de remettre l'homme social et républicain au coeur du mode de pensée.

Ces ouvrages se picorent, à raison d'une ou deux lettres par soir, ou par couple de soir (selon la lettre ) et constituent des références au même titre que le "Larousse " ou le "Robert "

Publié dans choses lues

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A
C'est bien d'aimer les dictionnaires non conventionnels ! ;-)
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F
<br /> Et c'est un spécialiste qui le dit !!!<br /> <br /> <br />